- CROIX-DE-FEU
- CROIX-DE-FEUCROIX-DE-FEUUne des plus importantes ligues qui surgissent dans la vie politique française au cours des années trente et qui se réclament des vieux principes de la droite autoritaire opposée à la démocratie parlementaire. Les Croix-de-Feu sont à l’origine une formation d’anciens combattants, créée par Maurice d’Hartoy en 1927; elle ne rassemble que les combattants de l’avant et les blessés de guerre cités pour action d’éclat; les revendications corporatives y semblent encore l’emporter sur les aspirations politiques, mais elle change de caractère à partir de 1931 sous l’impulsion de son nouveau chef, le colonel François de La Rocque, qui sait en faire un mouvement antiparlementaire capable de jouer un rôle important dans la vie politique, en partie grâce à des ressources financières dont la provenance donna lieu à un retentissant procès en diffamation qui l’opposa à un de ses anciens fidèles.Les Croix-de-Feu s’organisent dans le cadre d’une structure paramilitaire, doublée d’une série d’organisations parallèles comme les Briscards et surtout la Ligue des volontaires nationaux. L’ensemble parvient à regrouper environ soixante mille membres en 1934 et représente ainsi une véritable force politique. Développant les vieux thèmes traditionnels hérités du bonapartisme et du boulangisme où l’antiparlementarisme se mêle à l’anticapitalisme et au nationalisme, les Croix-de-Feu se font connaître par des rassemblements, des parades et des démonstrations tapageuses qui semblent constituer le prélude à une tentative de prise du pouvoir par la force. Mais la menace est sans doute plus apparente que réelle: toute cette agitation tenait plus d’un véritable «scoutisme politique», selon le mot de René Rémond, que d’une volonté d’établir une dictature.Lors de la journée du 6 février 1934, le colonel de La Rocque s’en tient, en effet, à un attentisme prudent et donne à ses troupes des consignes d’abstention. Comme autrefois le général Boulanger, il a laissé passer la chance qui s’offrait à lui. Néanmoins, à tort ou à raison, les Croix-de-Feu n’en sont pas moins assimilés à un groupement fasciste par nombre de Français fidèles à l’esprit républicain. Ces considérations motivent la dissolution du mouvement, qui est prononcée par le gouvernement de Front populaire en juin 1936. La Rocque s’incline devant la décision et il reconstitue son mouvement sous la forme légale d’un parti qui prend le nom de Parti social français et qui situe son action dans le cadre des institutions républicaines.
Encyclopédie Universelle. 2012.